Voici quelques notes prises lors de ma formation en naturopathie effectuée en 2018 à Annecy sur l’initiation à l’aromathérapie. Retour dans le temps, définition, caractéristiques et précautions d’emplois sont des parties qui seront abordées dans ce billet.
L’aromathérapie, définition :
Ce mot vient du latin « aroma » signifiant odeur et du grec « therapeia » signifiant traitement. Il s’agit donc de soigner par les huiles essentielles. Celles-ci possèdent des principes actifs très puissants qui agissent sur le plan physique, émotionnel et énergétique. L’aromathérapie est une banche de la phytothérapie (traitement des maladies par des produits dérivés des plantes).
Huile essentielle (HE) : résultat de la distillation à la vapeur d’eau de plantes ou d’arbres aromatiques pour en extraire l’essence.
Huile végétale (HV) : permettent de diluer les HE afin de les diffuser à travers la peau. Elles ont à elles seules, des propriétés sur les systèmes nerveux, la peau.
Histoire :
Malgré les traces des premières huiles essentielles très anciennes dans plusieurs civilisations (Egypte, Grèce), il faut attendre le début du 20ème siècle pour assister à leur spectaculaire résurrection à travers le monde.
En France :
1910 : Martindale publie une premier classement des HE en fonction de leur pouvoir antiseptique, par rapport au phénol.
1928 :René Maurice Gattefossé crée le terme d’aromathérapie.
1960 : le Docteur Jean Valnet poursuit les recherches de Gattefossé et fonde la Société Française de Phytothérapie et Aromathérapie.
1972 : Pierre Franchomme fonde l’aromathérapie scientifique et médicale en introduisant la notion de chémotype. C’est lui qui instaure le système d’analyse chromatographique des HE afin d’en préciser leur composition quantitative et qualitative, mais surtout d’en déterminer un marqueur spécifique appelé chémotype.
Propriétés des Huiles essentielles :
Elles sont nombreuses. Certaines ont des propriétés analgésiques, antifongique, anti-infectieux, anti parasitaire, antiseptique, antispasmodique, anti-inflammatoire, dépuratif, immuno-stimulantes, expectorantes, sédatives…
Les HE peuvent avoir un caractère dit « ….like » : elles peuvent ainsi être « hormon-like » « cortison like » « aspirine like ». Cela signifie donc que l’organisme identifie les molécules comme des hormones, comme de la cortisone, comme de l’aspirine…bien que ça n’en soit pas.
Voies d’administration :
Voie cutanée : une voie souvent utilisée qui permet aux HE en pénétrant dans le derme, de rejoindre la circulation sanguine périphérique, puis générale et de jouer un rôle en interne. Peuvent être appliquées pure ou diluées dans une HV. C’est la voie la plus simple, la moins risquée et la plus efficace dans la plupart des cas.
On peut les utiliser :
- Sur le plexus : zone corporelle dans laquelle s’enchevêtre une multitude de nerfs et de vaisseaux sanguins.
- A l’intérieur des poignets : la peau étant très fine, l’action sera très rapide car les HE partiront directement dans les veines.
- Le long de la colonne vertébrale, sous les pieds, éventuellement sur les tempes et le front en faisant bien attention aux yeux pour un mal de tête, le ventre (troubles digestifs), ou sur un problème dermathologique (acné, brûlures, cicatrice, eczéma, psoriasis, verrue).
De plus, la zone d’application choisie dépend de ce que l’on traite essentiellement. C’est la voie la plus rapide car les HE parviennent en 1 minute dans le sang (dans le pli du coude l’effet est immédiat). Certaines HE devront absolument être diluées dans une Huile végétale pour éviter les irritations. Elles peuvent ainsi être appliquées soit pure, soit en étant imbibées sur une compresse chaude ou froide.
Voie orale : Sous la langue directement pour certaines huiles ou sur un support : sucre, comprimé neutre, mie de pain, miel. Respecter le dosage : S’il est question d’une goutte, il n’est pas question de 2 ! Il est donc important de respecter impérativement la posologie pour ne pas avoir de risques d’effets indésirables. Attention enfin à l’ingestion de certaines HE qui restent dangereuses pour l’organisme et peuvent provoquer des brûlures d’estomac ou d’œsophage.
Voie olfactive : les molécules aromatiques inhalées contenues dans les HE traversent la muqueuse olfactive pour rejoindre le système limbique de notre cerveau (hypothalamus) qui est le quartier général de nos émotions.
Diffusion : pour assainir l’air et prévenir les épidémies (grippe, rhume…). Mais également pour apaiser ou stimuler notre cerveau, éloigner les insectes…
Important à savoir au sujet de l’équivalence ml/nombre de gouttes : 1ml = environ 20 gouttes (Possibilité d’acheter une pipette compte-gouttes sur le site d’Aromazone.
Précautions d’usage :
- Ne se diluent pas dans l’eau
- Eviter tout contact d’HE pure avec les muqueuses ou toute zone irritée ou sensible.
- Respecter les doses conseillées : ainsi, si l’on vous dit 1 goutte ce n’est pas 2 gouttes.
- S’abstenir de toute auto-médication pour une affection sérieuse.
- Ne jamais injecter d’HE que ce soit par voie intramusculaire ou voie intraveineuse.
- Toujours se laver les mains après usage !
Toxicité :
Certaines huiles essentielles peuvent être :
- Dermo-caustique : peuvent irriter les peaux sensibles d’où la dilution dans des huiles végétales. Exemple : cannelle de C, Basilic exotique, clou de girofle, estragon, menthe poivrée, Niaouli, pin sylvestre, thym, lemon grass, marjolaine
- Photo sensibilisantes : Attention pendant l’été, aux HE photosensibilisantes qui augmentent la sensibilité de la peau aux rayons du soleil. Ne jamais s’exposer ainsi au soleil dans les jours qui suivent l’application et à minima attendre 8h (valable également si consommé par voie orale). Lire ce PDF « Les huiles essentielles photosensibilisantes » pour en savoir plus et connaître les HE concernées (HE d’agrumes).
- Allergisantes : toutes les HE sont à utiliser avec prudence chez les sujets allergiques. Ainsi, pas d’usage prolongé car elles peuvent devenir allergisantes avec le temps. On peut très bien supporter une HE longtemps et puis un jour faire une réaction. Avant toute utilisation, effectuer le test du pli du coude (1 à 2 gouttes dans le pli du coude puis attendre 20 minutes pour une éventuelle réaction).
- Néphrotoxiques : le pin des landes, le genièvre et le Santal stimulent fortement l’activité des néphrons (cellules des reins) et pourraient entraîner une inflammation des reins. Elles doivent donc être utilisées sur une courte période.
- Neurotoxiques (épileptiques) et abortives : certaines HE peuvent développer une toxicité suivant le type de cétones, la dose ou la voie d’administration : Aneth, camphre, Hysope, Thuya, l’Armoise, le persil.
Populations à risques :
Certaines huiles sont déconseillées, contre-indiquées, voire formellement interdites pour les :
- Femmes enceintes et allaitantes
- Bébés, enfants (notamment de moins de 7 ans)
- Personnes âgées
- Sujets asthmatiques, allergiques, épileptiques
- Personnes ayant des antécédents familiaux ou personnels de cancer et/ou hormono-dépendant.
Conclusion :
Enfin, règle importante : quand on ne connait pas bien l’aromathérapie, on prendra pour règle de base 6 gouttes par jour sur une période de 7 jours puis une pause de 7 jours.
Prudence également dans l’automédication, car si l’aromathérapie est une médecine naturelle, elle est très puissante et on ne peut donc pas la considérer comme une médecine douce.
A lire :
De Daniele Festy : « Ma bible de HE », « Aroma Psy », « 100 réflexes Aromathérapie »
Du Docteur Jean Valnet : « Aromathérapie »
Jutta Lenze : « les huiles essentielles féminines »
L’aromathérapie, qu’est-ce que c’est ?
Sites fiables pour les détails des différentes propriétés des huiles essentielles :
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